Pages

mercredi 18 juillet 2012

L'éducation, un passage obligé pour les jeunes de la classe moyenne.



Le Nouvelliste
Publié le : mardi 26 juin 2012
Herns Mesamours Albany State University USA Mesamours_herns@yahoo.fr 229 364-8330


En Haïti actuellement, pour certains, l'éducation n'a pas beaucoup d'importance, mais pour d'autres, c'est plutôt un outil extrêmement puissant de libération humaine. Les personnes formées et instruites sont en mesure d'analyser des situations, de définir des stratégies, d'établir des plans d'action et de choisir les solutions les plus viables concernant les grandes questions sociales, économiques et politiques. Souvent dans le pays, on n'a pas un budget adéquat pour promouvoir l'éducation via les ministères, les institutions supérieures privées reconnues par l'État, mais surtout à l'Université d'État d'Haïti qui a une grande mission face à la société.


En écoutant le discours du président des États-Unis d'Amérique Barack Obama la semaine dernière à l'Université d'IOWA, cela me donne envie de réfléchir sur le comportement des dirigeants haïtiens concernant l'éducation. Obama disait que l'éducation est la clef de réussite de tous les jeunes de la classe moyenne; pour lui, sans un degré de formation académique, il serait difficile qu'on puisse se tailler un rang dans la société d'aujourd'hui. C'est pour cela, qu'aux États-Unis, ils investissent beaucoup dans ce domaine. Ils utilisent tous les moyens pour encourager et faciliter les jeunes à avoir au moins une licence dans une discipline bien déterminée dans le but d'être plus compétitif sur le marché du travail mondial. Contrairement à d'autres pays, le secteur privé des affaires participe activement à la formation des jeunes (générations montantes) qui constitue l'idéal américain en utilisant des programmes de scholarship et Grant pour promouvoir l'excellence académique minimisé en Haïti.

Tout près de nous, en République dominicaine, les gouvernements envoient des boursiers annuellement aux États-Unis, au Canada et en Europe dans le but de former beaucoup plus de cadres au profit du pays; et ceci dans des disciplines variées avec une mission bien déterminée via un contrat, celle de retourner et travailler dans le pays. Après leurs études, ils deviennent automatiquement employés, sans avoir besoin d'un parrain ou d'une marraine, car l'état avait consenti des dépenses énormes pour la formation de ces jeunes-là. Voila pourquoi ils sont en avance favorable à nous autres, Haïtiens qui piétinent encore depuis après notre indépendance. C'est normal qu'ils humilient nos frères et soeurs, car nous n'avons pas de vision claire, nous ne pensons pas pays !


Il semblerait que Boyer était mieux que les dirigeants d'aujourd'hui ? C'est une insulte nationale de recevoir entre les mains de Dominicains un campus universitaire en 2011, soit un an après le terrible tremblement de terre de 2010. Quelle honte ! Où est la fierté de nos héros qui nous ont laissé cette patrie comme héritage? Si Christophe nous a laissé la Citadelle dans le Nord, quelles sont les oeuvres des récents dirigeants haïtiens? Ils se comportent souvent comme des jouisseurs non pas comme des serviteurs, ils réussissent sans le peuple.
Ce serait manquer à notre devoir étant peuple, un an après avoir reçu les clefs du campus de Limonade, et on n'a pas encore de moyens financiers via le budget de la république pour le mettre en fonction au profit de la jeunesse haïtienne. Ou est le problème ? On doit l'identifier, ce n'est pas sérieux ! Ou est la volonté de Martelly en faveur de l'éducation, manifestée lors de la campagne électorale ? Que font-ils avec l'argent de la diaspora via les transferts, les appels téléphoniques, les frais de voyage et d'autres frais concernant des services consulaires à l'étranger ? Ont-ils vraiment de bonne volonté ? Si oui, ils doivent le prouver maintenant à Limonade. Les jeunes du grand Nord sont impatients, ils veulent commencer à préparer leur rêve. Seule l'éducation peut les aider à sortir du marasme économique que nous connaissons. Avec une licence ou une maîtrise, ils seront en mesure d'avoir un emploi certain et ce serait un atout pour l'économie haïtienne. On doit libérer les jeunes dans le pays ! Ils sont maintenant des esclaves. Il nous faut une révolution libérale dans le pays pour le plein épanouissement et l'émancipation des jeunes. Que les jeunes fassent entendre leur voix, c'est assez !

Si c'est à travers une désobéissance civile, nous devons le faire pour les susciter à nous répondre rapidement. On ne doit pas utiliser les jeunes uniquement pour les élections, c'est inhumain. On doit avoir un programme visant à les encourager à ouvrir des petites et moyennes entreprises après leurs études à travers des prêts et à des taux privilégiés. Les institutions étatiques et privées doivent les supporter via des programmes de stage régulier. Le secteur privé doit encourager l'excellence académique, en les offrant des prix, ils feront beaucoup plus d'efforts et ils seront performants. Les responsables politiques, société civile, le secteur privé des affaires et la diaspora haïtienne, agissons maintenant pour la promotion de la nouvelle génération de cadres en Haïti, car notre système est trop archaïque ! C'est une obligation de renouveler les cadres au sein de l'administration publique par des personnes adaptées à la réalité du moment, seul moyen d'avoir de résultats. Chers compatriotes haïtiens, le monde ne va pas nous attendre. La jeunesse c'est la génération du changement, encadrons-les !

En guise de suggestion, je propose pour qu'il y ait un franc partenariat public-privé axé sur des engagements continus visant une formation compétitive pour nos jeunes cadres en Haïti. On parle de développement durable dans le pays, on n'allait pas trouver de retombées positives sans des cadres ayant une formation académique solide qui soient en mesure d'attaquer nos différents problèmes fondamentaux qui rongent notre société. En aucun cas, on ne peut pas fonctionner sans ressources humaines, sans quoi nous devrions fermer nos portes au reste du monde; car le monde avance à grands pas. Pour y arriver, nous devons mettre l'éducation supérieure à la portée de tous sans aucune discrimination. Même quand ce serait difficile et même impossible de mettre un centre universitaire dans chacune de nos sections communales comme disait le président Martelly, mais on peut avoir des campus régionaux dans le dessein de réaliser le rêve christophien, le bâtisseur. L'éducation ne peut pas considérer comme un luxe au 21eme siècle. C'est anormal. Higher education is not a privilege, but a civic duty ''Nos jeunes méritent mieux!
Une autre Haïti est possible, ensemble construisons-la !

Herns Mesamours Albany State University USA
mesamours_herns@yahoo.fr
Cell: 229 364-8330






Aucun commentaire: